Etant donné l’état des troupes, nous trouvons un chauffeur pour nous conduire à Alapuzha, à une heure d’ici. Lorsque nous arrivons à l’hôtel, Vrindavanam Heritage Home, que nous avons réservé depuis une semaine, le gérant nous explique que des gens ont voulu rester et qu'il n'a pas les chambres que nous voulions ! Il nous aménage une espèce de grenier aménagé en dortoirs le temps d'une nuit. Nous sommes trop fatigués pour chercher ailleurs, et nous y installons nos affaires. Nous faisons un bref tour pour aller manger en bord de mer, mais nous n’avons plus la force pour rien. Le verdict est tombé : Robin a la dengue ! Je ne suis pas non plus dans une forme olympique car ma bronchite ne semble pas vouloir se finir et j'ai moi aussi une fièvre de cheval. Heureusement que nous n'avons prévu du repos et du temps libre à Alapuzha. L’hôtel a des vrais airs de paradis. Un petit jardin en retrait de l'agitation de la ville, plein de verdure, avec les chambres toutes autours, des hamacs, des chaises longues … Mais c'est sans compter le service qui est catastrophique. La douceur de ce jardin est gâchée par le « Boom Boom » d'une musique à plein régime ! Le gérant semble être là en vacances et nous sert que lorsque bon lui semble.

Au matin, nous partons sans Robin, terrassé par la fièvre, pour faire un tour dans le centre-ville et faire quelques emplettes. J’y trouve un magnifique panjabi, des graines de plantes potagères insoupçonnées et des bracelets à grelots. Nous arrivons tant bien que mal à emmener Robin pour un coucher de soleil sur la plage. Le pauvre s’endort où que nous le laissions. François et moi profitons d’une petite baignade dans une eau délicieuse et nous reprenons le chemin de l’hôtel. Nous retournons manger dans notre restaurant favori, mais l’appétit n’est pas vraiment au rendez-vous. Avec mon nez bouché et ma gorge en feu, difficile d’avaler quelque chose. Sans compter Robin qui préfère agoniser sur son assiette.

Le lendemain, nous partons tous les quatre pour une croisière en bateau de quelques heures sur les Back waters. Nous avons des fauteuils et même deux transats dans lesquels Robin peut continuer à se remettre doucement de sa dengue. Dommage, nous ne faisons pas autant de petits canaux que le gérant de l’hôtel nous avait promis. La balade vaut quand même le détour. La vie du Kerala se fait au fil de l’eau. Nous observons les habitants pécher, les femmes laver le linge dans l’eau douteuse, ainsi que beaucoup d’oiseaux : martins pécheurs, pygargues …etc. Sans photo à l'appui, nous avons assisté à la défense de son nid par un martin pécheur contre un serpent ! Le tableau idyllique de ces canaux ainsi que leur authenticité sont malheureusement entachés par la multitude de bateaux de touristes qui y circulent, rejetant déchets, carburants et autres dans l’eau. Le séjour de Charline et Robin touche à sa fin. Le lendemain matin, nous reprenons finalement une voiture pour rejoindre Fort Kochi.