Nous arrivons à Siem Reap, à 8km des temples de Angkor, où dorment tous les touristes venus du monde entier pour voir les ruines. Notre hotel, Angkor Honey Villa, est dans une rue calme à deux pas du marché de nuit. Très vite, nous découvrons le quartier et somme atterrés par la non-authenticité la plus totale de la ville. Les commerces sont destinés uniquement aux touristes, chers et tape à l’œil. Le marché de nuit n’a rien à voir avec un marché de nuit local. Même si les prix ne s’envolent pas, la présence de jeunes adossés dans des bars à boire de la bière dans des restaurants chics nous donne un peu l’impression de ne pas être à notre place. Le marché a quand même des bons aspects, il y a de quoi manger partout et des stands de smoothies tous les dix mètres !

Pour prendre nos marques et avoir le temps d’étudier toutes les possibilités pour visiter Angkor, nous consacrons la première journée à une visite à pied de la ville. Nous marchons d’abord à la lisière de la ville, dans des quartiers très ruraux, puis traversons par hasard un grand complexe de temples : Wat Bo. Nous rejoignons ensuite l’allée centrale de la ville et nous nous noyons de nouveau dans des grands marchés locaux. Nous terminons par une longue marche vers le temple Damnak, dans un magnifique jardin. Ces ensembles de temples ont un style très proche de ce que nous avons connu en Thaïlande. Imaginez un grand parc, vert et ombragé, dans lequel se dressent plusieurs temples sculptés et colorés. Imaginez des moines en robes orangées qui déambulent dans les allées et des petits logements dans le monastère du fond. Imaginez un parc où chaque vie est précieuse et où les chiens et les chats errants ont trouvé un refuge à leur goût. Vous y êtes ! En tous, nous aurons marché deux heures quarante et parcouru neuf kilomètres et demi à pied. D’après notre application, nous avons brûlé pas moins de 900Kcal chacun ! Nous avons aussi profité de notre chemin pour nous renseigner sur les prix des bus pour la prochaine ville, et il vaut le coup de prospecter : les prix vont de 5$ à 8$ pour le même trajet dans le même type de bus. Mais la question qui nous tracasse le plus est la suivante… Comment visiter les temples d’Angkor sans trop se ruiner ? C’est un vrai casse-tête. L’entrée va déjà nous couter la modique somme de 20$ chacun, qui évidement ne revient pas au gouvernement cambodgien mais à une société privée Vietnamienne… Nous pouvons louer les services d’un tuktuk pour la boucle de 17km (15$), nous pouvons demander à un tuktuk de nous déposer à l’entrée aller-retour (10$) puis louer deux vélos pour être autonome et faire la boucle de 26km (8$), nous pouvons aussi visiter quelques temples éloignés mais il nous faut de nouveau prendre le tuktuk (au moins 15$) et si nous voulons un chauffeur jusqu’au coucher du soleil, il faut aussi rajouter 10$. Evidemment, seuls les locaux ont le droit de rentrer en motos, pour préserver un peu la tranquillité du site. Nous avons donc opté pour un tuktuk qui nous déposerait devant l’entrée et faire le reste à vélo.

Nous mettons le nez dehors à quatre heure du matin, sous une fine pluie. Un tuktuk que nous avons réservé la veille nous emène au guichet d’entrée. Nous passons de justesse avant une foule de touristess. Dans ce genre d’endroit, les heures d’attentes doivent se jouer à quelques minutes près ! Nous nous sommes trompés sur le planning, il est impossible de louer un vélo sur place et nous devons nous rabattre sur un tour avec notre tuktuk driver. Fuyant la foule qui se précipite dans le temple le plus connu, nous assistons au lever du soleil sur Phnom Bakheng. Ce temple au sommet d’une colline domine la vallée et nous donne une vue magnifique sur l’aube naissante. Nous regagnons ensuite le fameux Angkor Vat, temple le plus grand au monde. Il est entièrement entouré d’un bassin au proportion incroyable. Il est ensuite logé au cœur de plusieurs enceintes qui forment des remparts autour du magnifique jardin. Pendant plus de quatre heures, nous avançons de temple en temple avec notre driver. Ils sont presque tous envahis par la végétation et en particulier par des ficus étrangleurs. Les graines sont disséminées par les oiseaux mais ne germent pas au sol. Elles tombent dans un arbre, ou en l’occurrence ici, sur un temple. Elles germent puis lorsqu’elles possèdent un semblant de système photosynthétique, elles envoient de grandes racines vers le sol. Si l’hôte est un arbre, il finit étouffé. Sur les temples, ces ficus donnent une dimension de ruines perdues. L’atmosphère est magique. Ce n’est presque que vers la fin de la visite que nous prenons conscience de la splendeur de ce que nous avons vu. Tant d’édifices, bâtis sur des siècles, tous plus grands les uns que les autres. Le temple Bayon étant sans doute le plus beau de tous. Il est incroyablement bien conservé et sur chacune de ses tours sont sculptés des visages souriants. Nous sommes sonnés par le manque de sommeil, assommés par la chaleur, mais rien ne nous arrache à la puissance de ces lieux, pas même la foule de chinois qui envahie les moindres recoins. Heureusement nous ne sommes pas en pleine période touristique et arrivons à trouver quelques brefs moments de calme. C’est incontestablement un lieu incontournable au Cambodge, mais la visite peut rapidement tourner au cauchemar si l’on doit piétiner à l’entrée de chaque temple. Par ailleurs, vous décrire la visite et parler de chaque temple serait un peu barbare alors je vous invite à jeter un coup d’œil à la vidéo de notre visite !