Dès notre arrivée à Battambang, nous cherchons le marché central pour aller prendre notre repas de midi. En revenant, nous rencontrons un jeune Cambodgien qui nous demande de l’aider pour envoyer un PDF en pièce jointe par mail. D’abord nous sommes suspicieux mais c’est réellement ce pourquoi il nous a abordé. Nous passerons plus d’une heure et demie avec lui, à installer tous les logiciels nécessaires pour créer un PDF et pour lui montrer comment l’envoyer par mail. Pendant ce temps, dehors, une vraie tempête se déchaine avec de la pluie, du vent, du tonnerre : un vrai déluge. Il s’apprête à répondre à une offre d’emploi. Il est guide à son compte mais a pour ambition de travailler pour une grosse compagnie touristique. Il est très sympathique et nous récupérons ses coordonnées. Le soir venu, nous trouvons un coin à street food très agréable avec des plats sophistiqués très bon marché. Je recommande enfin un « LokLak », un de mes plats préférés depuis le début du voyage !

Pour la première journée pleine à Battambang, nous optons pour une visite à pied du centre-ville. Mais à peine sommes-nous sur le chemin pour les anciennes maisons coloniales que je me rends compte que j’ai laissé la batterie de l’appareil photo à l’hôtel. Nous voilà donc à rebrousser chemin pour remédier à ce problème. Grâce à ce contretemps, nous allons tenter un autre chemin pour nous rendre en ville et allons découvrir un superbe marché qui n’apparaît sur aucun guide, aucune carte. Il est pourtant très grand et à cent mètre de notre hôtel. Cet endroit est un vrai paradis sur terre. Les lumières sont magnifiques, les gens sont adorables et nous trouvons une dame qui prépare des gaufres rondes délicieuses, de la taille d’une assiette, pour vingt centimes d’euros. Nous achetons des fruits pour notre salade du petit déjeuner, et marchons sans savoir où nous allons jusqu’à ce que nous ayons exploré le moindre recoin de ce marché ! Nous reprenons ensuite notre visite mais la ville n’a rien d’exceptionnel. Nous passons devant des bâtisses coloniales un peu trop restaurée pour faire typique et nous avons rapidement fait le tour. Nous décidons de contacter An Samol, le guide que nous avons rencontré la veille, pour lui demander s’il peut nous faire faire un tour des environs. Il nous propose un grand tour condensé pour vingt-cinq dollar. Nous avions espéré un meilleur prix vu que nous l’avions aidé, mais c’est déjà beaucoup plus intéressant que la concurrence. Nous avons donc rendez-vous à neuf heure trente le lendemain pour découvrir la campagne de Battambang.

François se lève à six heure et demie pour aller faire du sport dans le parcours de santé. Nous prenons ensuite un petit déjeuner délicieux, composé de mangues, bananes, ananas, yaourt et muesli ! à neuf heure et demie, notre chauffeur et son super tuktuk, surnommé Wendy, nous attend devant l’hôtel. Nous commençons par un temple et nous retrouvons une belle statue d’un bouddha assit. Puis An nous emmène découvrir la confection des feuilles de riz destinées aux nems (vidéo) et d’une gourmandise du coin : le riz collant cuit dans un bambou (vidéo). Ce sont des visites très enrichissante car le jeune guide nous emmène dans des ateliers qui ne sont pas des moulins à touristes. Nous avons ainsi le temps et l’espace pour discuter et comprendre. Le guide nous consacre un long moment pour nous raconter l’histoire de son pays et les enjeux actuels. Nous comprenons rapidement que la liberté du Cambodge est encore toute relative et que la paix ne tient qu’à un fil. Le Cambodge est libre mais il est secrètement presque totalement contrôlé par le Vietnam. Les vietnamiens contrôlent une partie du commerce comme par exemple l’entreprise qui gère le tourismes dans les ruines d’Angkor. Ces informations renforcent certaines que nous avions eu par un jeune français travaillant au Cambodge. Il nous a dit faire partie du staff d’un restaurant ultra privé où avait lieu des réunions entre les députés cambodgiens et la « mafia » vietnamienne. Ici la corruption est omniprésente. Pour nous mettre en appétit, An nous emmène au temple Banan où nous devons gravir trois cents cinquante marches jusqu’au sommet. Le ciel commence à se couvrir et les photos deviennent difficiles mais la vue est superbe et les ruines sont à la hauteur (c’est le cas de le dire). Nous dégustons ensuite un riz fris avant de prendre la route pour le Sud de la ville et les temples XXX et ses « Killing Caves ». An ne peut pas monter avec la voiture et nous dépose au pied de la colline. Mon entrainement sportif hebdomadaire pour muscler mes jambes porte vraiment ses fruits, je monte sans aucun effort ! Les caves sont impressionnantes. Elles étaient utilisées pour l’exécution des résistants au régime Khmer Rouge. Les crânes des victimes ont été rassemblés sur un hôtel, à la droite d’un bouddha couché. Nous montons ensuite jusqu’au sommet, mais la vue est très obscurcie et les temples y sont très mal entretenus et le sol est jonché de déchets. Nous redescendons mais avons fait beaucoup trop vite pour le planning d’An et il faut attendre une heure avant que les chauves-souris de la grotte d’à côté ne se mettent à sortir. Nous nous installons donc tous les trois à la terrasse d’un café et discutons en attendant que la nuit commence à tomber. A six heure, il est temps de se poster devant la grotte pour voir les chauves-souris prendre leur envol. Nous ne nous attendions pas à ça. Elles sont des milliers à s’envoler hors de l’obscurité pour aller chasser toute la nuit. Cette colonie est estimée à un million d’individus ! Elles sortent en un filet vivant de manière ininterrompue dans le crépuscule, c’est un moment magique (video). Finalement, notre guide nous raccompagne à notre hôtel. Nous retournerons manger dans le délicieux restaurant du marché de nuit.

Avant de quitter la ville par le bus de neuf heure, je retourne seule faire un tour dans le marché proche de l’hôtel. J’y trouverai une mangue énorme de presque un kilo, payée seulement cinquante centimes d’euros, et ramènerai des gaufres en complément du petit déjeuner ! Bye Bye Battambang !