Nous sommes reposés, nous avons récupérés nos six cents euros et nous avons rencontrés un couple de français avec qui continuer notre visite de Bukittinggi. Chloé et Romain se joignent donc à nous pour se rendre à une course de bœufs à Batu Sangkar. Ces courses ont lieu le samedi, uniquement pendant la saison de la récolte du riz. Nous avons de la chance de pouvoir y assister et nous partons en scooter à la recherche de ce grand évènement. La route est extraordinairement belle et nous ne pouvons résister à nous arrêter pour prendre des photos. C’est une des régions les plus fertiles au monde où l’on trouve du cacao, de la cannelle, du gingembre … Nous mettons donc plus de deux heures à rejoindre la zone où devrait se dérouler les courses. Nous avons appris à demander notre chemin en Indonésien et lorsque nous nous rapprochons de la ville, nous demandons « Di mana bacu jawi ? » qui signifie « Où se trouvent les courses de taureaux ? ».
Nous arrivons dans les champs de riz, au milieu d’un paysage splendide. L’espace a été aménagé pour l’évènement avec un peu de rubalise et surtout, chose inespérée, il y a des stands pour manger et boire. Nous sommes deux heures en avance et nous avons le temps de manger tranquillement avant le début. Pendant que nous attendons, les gens commencent à arriver ainsi qu’un nombre infini de bœufs ! La course a lieu dans un champ relativement petit, encadré de barrière en bois. Deux bœufs devront galoper dans une marre de boue, attelés à un semblant de charrue et mené par un homme. C’est l’Asie. A peine la compétition démarre qu’un taureau arrache une grande partie de la barrière ! Il n’y a pas vraiment de sécurité et pas une once d’organisation. Les taureaux sortent d’un côté, et entre juste derrière nous. Pour prendre des photos, nous sommes en face de la piste et nous devons nous décaler lorsque le binôme de taureaux arrive. Ce qui donne parfois des situations cocasses où nous nous retrouvons pris en sandwich entre les taureaux sortants et les taureaux entrants ! Les indonésiens sont ravis et étonnés que nous soyons là. Ils sont passionnés par ce sport national, tout le monde crie et encourage, l’ambiance est formidable. La journée file comme un éclair. Nous sommes boueux, crasseux d’un mélange de transpiration et de crème solaire et nous finissons par reprendre la route tous ensemble pour rejoindre Bukittinggi. La route du retour est longue, parsemée de d’averses et dans une circulation assez dense mais nous sommes tellement ravis de notre journée que rien ne peut nous arrêter. Nous sommes vraiment sur la même longueur d’onde que Romain et Chloé, alors nous leur proposons de réitérer l’expérience le lendemain pour aller dans la vallée d’Harau. Nous prenons un petit repas, une bonne douche et au lit !

Nous avons rendez-vous à huit heure pour repartir en scooter dans la campagne. Avant de quitter la ville, nous faisons une halte au marché et faisons-le plein de fruits dont des fruits de la passion, une des cultures phares de la région. Encore une fois la route est magnifique et nous faisons plusieurs arrêts photos. Une première fois, alors que nous faisons une pause crème solaire, un homme nous aborde accompagné de ses élèves et nous propose de le rejoindre chez lui à quinze heure trente pour parler anglais ensemble. Nous acceptons, prenons son adresse et reprenons la route. Lors d’un autre arrêt, nous nous fassons appeler par une bande de femmes qui coupent du riz. Nous hésitons un petit peu mais nous traversons les champs à pied pour les rejoindre. Elles sont trop contentes de nous voir et nous montrent comment couper les céréales. Elles nous offrent du thé et nous offrons des cigarettes aux hommes qui battent le riz. Nous restons un moment, sans pouvoir vraiment discuter, à profiter de cette gentillesse si spontanée. D’autres indonésiens s’arrêtent, nous saluent et nous sommes invité le lendemain par une professeur d’électronique à aller visiter le lac Maninjau. Entre tant d’attentions, nous arrivons tant bien que mal dans la vallée d’Harau qui est belle, mais pas autant que la route que nous avons parcourue pour y arriver ! Nous prenons une longue pause déjeuner, visitons une petite cascade et essayons de rejoindre le professeur d’anglais. Nous cherchons en vain et finissons par l’appeler. Il vient nous chercher, nous le suivons et nous voilà chez lui, à boire le thé avec ses élèves. Il veut nous montrer des danses locales, insiste pour que nous restions dormir gratuitement dans sa HomeStay mais nous devons finalement partir pour rendre les scooters. Nous arrivons à dix-neuf heure à l’hôtel, après une heure de conduite dans la nuit, dans un trafic apocalyptique.

Nous payons les chambres, mangeons et préparons nos sacs car nous avons décidé d’aller dormir chez Ami demain soir pour assister aux fameuses danses locales. Avant de se coucher, nous recevons un sms de la professeur d’électronique qui annule son invitation. Nous irons donc au lac par nos propres moyens et ça nous permettra d’aller plus tôt chez ami…