« Le voyage à pied est une ouverture au monde qui invite à l'humilité et à la saisie avide de l'instant. » -Philippe Montillier-

Nous y sommes, à mi-chemin. Aujourd’hui même, nous sommes tout aussi proche du début que de la fin. Lorsque notre moral est éprouvé, l’idée de rentrer n’est plus un réconfort. Chaque instant est si intense que le temps nous file entre les doigts. Nous serons de retour avant même d’avoir saisi l’immensité de ce que nous avons vécu.

Nous venons de nous imbiber d’un pays de plus, d’un pays extraordinaire et meurtri par trois décennies de guerre qui ouvre aujourd’hui ses bras au monde. Nous avons pris conscience de la complexité de son histoire, et de la dureté de sa politique encore tellement corrompue. Suivant les instructions des guides de voyages, nous avons redoublés de vigilance pour des possibles vols à l’arraché ou autre méfaits. Pourtant, pas une seule fois nous ne nous sommes sentis mal à l’aise ou en danger. Ici, chaque parent apprend à son enfant à dire « hello » aux étrangers. Les gamins prennent à cœur de saluer avec un entrain incroyable dans un tonnerre d’éclats de rire et de gesticulations. Les Cambodgiens sont l’incarnation de la gentillesse. Nous avons découvert des villages flottants, des îles, des temples toujours sous leur œil bienveillant. C’est un pays où il fait si bon d’aller à la rencontre des gens et tout est à découvrir. Son patrimoine architectural est un bijou et les chercheurs découvrent encore de nouveaux sites, perdus dans la jungle, certains de la même ampleur que Angkor. Nous avons déjeuné si souvent dans les marchés que le riz/porc caramélisé au petit déjeuner est devenue une habitude. A Pied, à vélos, en motos et pendant les voyages en bus, nous avons gravé chaque instant en construisant un monde de souvenirs incroyables à l’intérieur de nous. Nous avons été séduit par la chaleur des habitants et par la beauté des paysages très variés. Nous avons succombé à la magie d’un pays aussi déroutant qu’il est charmant. Ce pays est un réel coup de cœur.

"Courir le monde de toutes les façons possibles, ce n'est pas seulement la découverte des autres, mais c'est d'abord l'exploration de soi-même, l'excitation de se voir agir et réagir."
-Xavier Manigue-

Pendant notre séjour au Cambodge, nous avons d’avantage utilisé la caméra que dans les autres pays. Passer des heures à faire des montages vidéos a été très gratifiant pour nous deux car nous avons la sensation de transmettre quelque chose de très proche de la réalité. Ces montages nous permettent aussi de nous entendre parler et de nous trouver, par moment, totalement insupportables ; qu’il s’agisse de mon rire stupide ou des blagues nullissimes de François.

Plus que jamais, nous avons conscience de réaliser notre rêve et d’ajouter une pierre nécessaire à la construction de notre identité. Petit à petit, nous explorons les moindres recoins de nos personnalités respectives. Il est impossible de mentir lorsque l’on voyage. Voyager, c’est du nudisme intellectuel. Nous sommes tellement loin de notre confort, de tout ce qui est routinier et rassurant que nos réactions sont brutes, intactes de toute modification, consciente ou inconsciente. Nous mettons à l’épreuve nos caractères face aux surprises, les bonnes comme les mauvaises. Il nous a fallu plusieurs mois pour comprendre à quel point l’instant présent est pollué par notre mode de vie français et qu’il est sans cesse nécessaire de recadrer notre esprit pour être dans « l’ici et maintenant ». Nous ne voulons pas perdre une miette de cette aventure. Cette prise de conscience, a priori évidente, est un réel déclic pour nous deux.


Retrouvez le bilan financier de nos 27 jours au Cambodge : ICI