Notre arrivée au Laos commence comme un rêve. Le passage de la frontière se fait sans embuche et nous arrivons dans un lieu dont la beauté nous coupe le souffle. Nous sommes dans les quatre milles îles. Il faut avouer que la mousson a redonné une jeunesse à tous les paysages, mais cet endroit a encore quelque chose en plus. Nous en prenons conscience lorsque le pilote du bateau qui nous emmène sur l’île coupe le moteur et que le silence se fait. Nous sommes quinze touristes mais il n’y a plus le moindre bruit jusqu’à ce que le pilote nous demande de descendre. Dans les petites rues où nous errons au hasard à la recherche d’une guest house, il n’y a pas aucun tuktuk et aucune voiture. Nous trouvons quelques hôtels sympathiques mais nous ne sommes pas convaincus. Nous finissons par trouver un endroit paradisiaque. Des petits bungalows en bois, peint en bleu turquoise. La Sunset Bungalow Guesthouse nous offre un cadre magnifique au bord de l’eau, du côté du soleil couchant … pour quatre euros la nuit. Dans l’entrée de l’hôtel, il y a un oiseau dans une cage : un Gracula religiosa. Ce bel oiseau noir avec un collier jaune est un imitateur réputé le meilleur oiseau parleur, même avant les perroquets ! Ses grandes capacités vocales lui permettent de faire toute sorte de bruits … Il semble savoir dire plusieurs choses en Lao, il pousse des cris aigus extrêmement strident et s’est même aventuré à refaire le démarrage d’un moteur devant la caméra (vidéo) ! C’est triste de le voir dans une si petite cage, mais nous avouons avoir beaucoup ri en l’observant…
Demain nous louerons un vélo chacun et irons à la découverte de Don Det et Don Khon, reliées entre elles par un pont. Cette fois nous choisirons plus attentivement un vélo dont la taille est adaptée car j’ai beaucoup souffert des genoux lors de notre dernière balade car la selle n’était pas assez haute.

Nous partons à neuf heure pour le tour des îles ! A vélo, nous longeons la côte de Don Det jusqu’au vieux pont français pour rejoindre Don Khon. Les paysages sont magnifiques, le Mékong a vraiment un charme incroyable. Sur le bord du chemin, nous tombons sur un arbre littéralement recouvert de papillons. Il y en a de toutes sortes et par centaines, c’est une vision féérique. Il y a tellement d’individus qu’un groupe de quatre enfants s’amusent à les attraper à la main et à les mettre dans des bouteilles. Quelques mètres plus loin, la route est barrée par un cochon qui refuse d’obtempérer. Il se campe sur ses pattes alors que Monsieur tire la bête et que Madame la pousse. Ce n’est qu’avec notre aide qu’ils parviendront à faire bouger l’animal. Fou rire garanti ! Nous roulons ensuite dans un cadre magnifique avant d’arriver au pont français, c’est un pont massif en pierre qui semble n’avoir que faire du temps qui passe et de l’eau qui coule à ses pieds. C’est sur cette île que nous découvrons les chutes d’eau de Li Phi. Nous n’aurions pas pensé que le Mékong puisse être si tumultueux par endroit. C’est un véritable torrent qui s’étend devant nous et l’eau n’est pas du tout à son plus haut niveau. Nous poursuivons notre tour par une boucle dans l’île puis remontons jusqu’à notre hôtel par un itinéraire différent. Nous y croisons un jeune cochon qui a fait ami ami avec un chien, la scène est très amusante !
Au final, nous avons fait dix-sept kilomètres et François (qui avait pourtant un chapeau) a pris un petit coup de chaud. Nous ressortons juste une petite demie heure en fin d’après-midi pour profiter de la belle lumière puis attendons le coucher de soleil sur le balcon de notre bungalow. Le Laos s’annonce très prometteur !