Nous avons choisi cette île pour son calme vis-à-vis des deux autres qui ont une réputation plus touristique. Nous prenons le seul bateau public de la journée qui se rend sur l’île et arrivons au alentour de quinze heure. Le charme des îles Gili réside dans le silence qu’il y règne. Dans ces trois îles, il n’y a aucun moteur, uniquement des vélos ou des calèches. C’est donc un vrai plaisir de marcher dans les rues, sans avoir la crainte d’être bousculés par une moto.
Nous n’avons pas réservé d’hôtel mais nous avons quelques noms en tête et nous partons en chasse pour un logement. Nous commençons par chercher We’Be cottage, qui nous avait semblé confortable mais en demandant notre chemin, nous finissons par nous arrêter à Putri Homestay pour jeter un coup d’œil aux chambres. Après notre croisière de trois jours, sans douche et dans un dortoir faisant office d’étuve, nous avons vraiment envie d’une chambre confortable. Nous demandons donc à voir leurs chambres avec climatisation. Nous sommes très agréablement surpris par ce qu’on nous présente. La chambre est impeccablement propre, très belle, lumineuse et spacieuse avec frigidaire et fontaine à eau. Vu que nous restons trois nuits, nous décidons quand même de négocier le prix qui est déjà correct. Je m’attends à un refus mais quand François demande une petite réduction, le patron baisse d’office le prix de manière conséquente ! Nous sommes ravis, et nous nous installons dans notre petit nid.
Pour l’après-midi, le programme est simple : lessive, photos, vidéos, rangement et repos. Nous ne mettons le nez dehors que pour aller manger notre repas du soir et après un bon film, nous nous mettons au lit.

Il est vrai que malgré l’aventure extraordinaire que nous avons vécu sur le bateau, nous sommes profondément fatigués. J’ai tendance à réveiller François tous les matins depuis dix mois pour aller faire pleins de choses, découvrir les environs, aller dans les marchés … Alors ce matin, c’est grasse matinée pour tout le monde et interdiction de réveil. Nous nous rendons à l’accueil pour prendre notre petit déjeuner qui est compris dans le forfait de la chambre. Chose rare, le menu est varié, délicieux et copieux ! Nous avons le droit à trois choix dans une longue liste. Pour François, ce sera omelette à la tomate, pancake aux fruits et jus de banane et pour moi, pancake aux fruits, coupe de fruits et jus de banane : un régal absolu.
Nous sommes là pour nous reposer alors nous ne faisons rien de la matinée. Ce n’est qu’après le repas de midi que nous rassemblons nos affaires pour un tour à la plage. Nous avons pris nos affaires de palme-masque-tuba, mais lorsque nous arrivons au bord de mer, nous découvrons un fort vent du sud dont nous étions protégés dans les terre. Les vagues viennent s’échouer sur la plage, non sans avoir fait de gros rouleaux le long du récif, plonger est donc proscrit pour aujourd’hui. Nous nous consolons en bronzant une petite heure sur le sable et en regardant les bébés tortues qui sont gardés dans un bassin par les locaux. La technique n’est pas très conventionnelle, mais afin de préserver l’espèce, les locaux capturent les bébés à la naissance, les élèvent jusqu’à l’âge d’un an et le relâche sur la plage. Cette technique a permis de considérablement augmenter la population de tortues au abord des îles et pour dire, il paraît qu’il est sûr d’en voir une rien qu’en faisant du snorkeling. Vous comprendrez donc que nous ne sommes pas sur cette île par un total hasard. Mais à cause du vent, ce ne sera pas pour aujourd’hui et nous rentrons à la chambre. Mis à part pour le petit déjeuner, le restaurant de la homestay n’est pas très bon marché, mais nous retournons encore y manger car les plats sont copieux et qu’ils y servent une soupe de nouilles absolument délicieuse ! Suite au bon repas, nous ouvrons un bouteille d’arak que nous avions acheté à Labuan Bajo et dégustons notre petit digestif sur la terrasse de notre chambre.

Aujourd’hui, nous sommes particulièrement motivés pour aller voir les tortues. Notre équipement sur le dos, nous retournons à la plage de bon heure et nous jetons à l’eau. Il y a moins de vent que la veille mais la houle remue complètement le fond et la visibilité est catastrophique : on ne voit pas à deux mètres. Autant dire que nous pourrions passer à côté de dix tortues sans même les voir. Nous découvrons des fonds marins saccagés, où presque aucun corail n’est encore vivant, et François se fait attaquer par un énorme poisson baliste. Heureusement, son mouvement de fuite effraiera le poisson, mais ces spécimens sont réputés très agressifs et territoriaux. Au bon de vingt minutes, nous ressortons de l’eau. La déception passée, nous reprenons nos dures activités de plage et de repos. Nous partons à pieds pour le tour de l’île et mangeons dans un délicieux Warung (restaurant local). L’après-midi sera donc à nouveau consacrée à la sieste, aux films et aux lessives ! Maintenant, nous sommes reposés, sereins et presque prêt psychologiquement à rejoindre la dernière étape de notre voyage…