Tout a commencé à la suite d’une idée insensée et stupide : pourquoi pas prendre un bus de nuit jusqu’à Hoi An ? Comme si nous n’en avions pas assez souffert en Inde, nous le réservons pour une somme dérisoire depuis Ho Chi Minh. Nous avons donc fait neuf cent quarante kilomètres en vingt heure de bus afin de rejoindre la belle Hoi An.

Nous arrivons à l’aube, épuisés, puants et nous n’avons plus la force de nous battre avec un taxi pour qu’il nous emmène à l’hôtel pour un prix décent. Nous voilà donc à pied, avec nos 15-20 kg respectif sur le dos, à parcourir les 2,5km qui nous séparent de l’hôtel. Evidemment, il est beaucoup trop tôt pour que la chambre soit prête mais à Sunny Homestay, on nous met à disposition une douche (et nous en avons besoin de toute urgence) et une salle pour faire la sieste. Après nous être lavé, nous sortons tout de même pour aller prendre un petit déjeuner en ville. Première cahutte trouvée, nous nous jetons sur des nouilles aux fruits de mer … à huit heure du matin ! C’est délicieux et encore une fois, la cuisinière est adorable. Nous y retournerons chaque matin pendant notre séjour à Hoi An. François y est cajolé comme par une maman, elle lui explique des choses en vietnamien que nous ne comprenons pas et elle le ressert copieusement quand il finit son assiette. Ensuite nous rentrons dans notre douce Homestay et nous nous effondrons pendant trois heures. C’est au bord de la mer que nous allons prendre notre repas de midi ! Au Vietnam, ils ont une spécialité terriblement bon marché : le sandwich ! Lorsque la baguette bien française rencontre les douceurs du Vietnam, le résultat est époustouflant et coute en moyenne 60cts. Notre sandwich à la main, nous découvrons la plage vietnamienne. Nous ne sommes pas encore sur des plages paradisiaques mais il faut dire que les palmiers font leur effet. Nous buvons une noix de coco sous les arbres et, pendant quelques heures, nous refaisons le monde.


Après une grosse nuit de sommeil, nous sommes d’attaque pour découvrir la vieille ville ! Nous interrompons notre route pour le marché de Hoi An où se vendent des centaines de fruits et légumes tropicaux et pleins de poissons pêchés tôt ce matin. Les chapeaux pointus rendent l’ambiance particulière, les femmes ont une élégance innée. Nous arrivons ensuite à la vieille ville. Quelle surprise ! Quelle ambiance ! On se croirait dans un Paris d’après-guerre où les femmes roulent à bicyclette dans les rues et la musique diffusée dans les hauts parleurs de la ville renforce l’impression d’être hors du temps. Les maisons coloniales jaunes et blanches sont ornées de grands bougainvilliers et s’interrompent parfois pour laisser place à un temple chinois. C’est une atmosphère unique, typique des anciennes colonies. Il règne ici un calme absolu et le mariage parfait du Français, Japonais et Chinois font de cette ville un chef d’œuvre qui mérite amplement le classement au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Les murs jaunes cotoient le bois sculpté, les lampions, les temples et les chapeaux pointus. Nous déambulons plusieurs heures dans les rues. Entre 8h30 et 11h, elles sont interdites aux véhicules motorisés ce qui est une bénédiction. Nous nous arrêterons même pour un café au "Bistrot des Amis" avec comme fond sonnore du Brassen qui résonne dans les rues de la ville...
Nous finissons par rejoindre la plage et marcher les pieds dans l’eau pour se rafraîchir.

Nous partons à sept heure du matin pour l’île de Kim Cam, qui se veut hors des sentiers battus. Malheureusement, nous avons oublié de prévenir l’hôtel que nous aimerions déjeuner de bonne heure et nous sommes forcés de déjeuner dehors. Ce matin, les nouilles aux crevettes ont du mal à passer pour ma part, il est un peu tôt pour les fruits de mer. Je me force, ce qui me vaudra une sensation d’écœurement pour toute la journée ! Sur l’île, la balade est superbe. Elle est censée être à l’abri des touristes mais dès que nous arrivons, nous devinons que le Lonely Planet a un train de retard. Heureusement, nous sommes là avant tous les aventuriers et nous nous régalons d’une campagne authentique et préservée. Nous croisons les femmes travaillant dans les champs, évitons des vaches et finissons pas un superbe temple chinois un peu à l’abandon. Délicieuse bouffée d’oxygène car nous rencontrons vraiment beaucoup de touristes depuis notre arrivée au Vietnam. Nous nous offrons un très bon restaurant à midi et regagnons la plage pour barboter un peu. Nous sommes fatigués par nos aventures à vélo et nous rentrons en fin d’après-midi pour nous reposer.  

 Impossible de trouver un bus pour le dernier jour qui puisse nous emmener à la ville suivante. Nous avions repéré une bourgade à 50km d’ici où les combats ont fait particulièrement rage durant la guerre du Vietnam et qui regorge de musée et de mémoriaux mais elle est tellement mal desservie que nous nous rendons à l’évidence : nous devons l’enlever du programme. Nous avons donc une journée calme devant nous avons de prendre un bus de nuit pour Nha Trang.