" L'endroit le plus propore en Inde, ce sont les poubelles. "  -Slogan gouvernemental de sensibilisation, Kolkata-

Pas d'éboueur, pas de poubelle, pas de tri chez les Indiens. Partout où nous allons, nous passons pour des illuminés à rassembler nos ordures dans des sacs en plastiques. Dans le train, les passagers jettent sous les sièges où même directement dehors ! Et dans la rue, c'est encore pire, au grand bonheur des vaches et des chiens errants qui passent leur temps à fouiller dans les tas d'immondices. Alors comment ne pas être malade quand chaque coin de rue est un bouillon de culture !
C'est dans cette puanteur glauque que ressort la beauté du pays. On oublie pas l'odeur de l'Inde, de ses épices, de ses encens, de ses marchés aux poissons et de ses pissotières à ciel ouvert ! C'est le pays des cinq sens boulversés, agressés et innondés d'informations plus violentes les unes que les autres. Sentir l'Inde, c'est vivre et mourir à chaque instant. Dans cette crasse et cette misère, les femmes déhambulent comme des nymphes, toujours belles et parées quelque soit la classe sociale.Et quand au détour d'un carrefour, on se retrouve face à un temple, toute l'horreur de la rue a disparue. Pas de klaxons, pas de chaussures, pas de pourriture mais une sensation de calme et de sérénité peu égalée. La puissance de l'Inde réside dans ces contrastes permanents.

" Chaque européen qui vient en Inde acquiert la patience s'il n'en a pas et la perd s'il en a."  -Anonyme-

L'inde, c'est le pays de la folie. Rien n'a de sens, rien n'est logique. Il faut s'attendre à tout et même lorsqu'on est habitué, on est encore surpris. Alors on prend son mal en patience ! Chaque sortie est un défit. Nous allons être bousculé, nous allons être arnaqué, nous allons être démarché ... sans cesse. Alors on perd son sang froid à marchander lorsqu'un tuk-tuk nous propose 5 fois le prix normal. Mais on finit par attendre des heures dans les gares, sales et collants, dormant à même le sol alors que la voix annonce encore 1h30 de retard. La notion de ponctualité est devenue un luxe. Brusquement, l'Inde nous oblige à nous détacher de nos exigeances. Ce n'est pas parce qu'un Rick-show accepte la course qu'il sait où aller. Ce n'est pas parce qu'on demande où acheter des cartes postales qu'on essaiera pas de nous vendre des fausses Ray-Ban. Et ce n'est pas parce que la rue est piétonne qu'on ne risque pas de se faire rouler dessus par une Royal Enfield.

" On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme des serviettes élimées par les lessives." -Nicolas Bouvier-

Notre admiration pour l'Inde n'a pourtant pas faiblie. Derrière tous ces aspects dérangeants qui nous ont poussés dans nos retranchements, nous avons aimé cette folie. Nous avons observé, les yeux grands ouverts, ce monde qui nous est totalement étranger. Nous avons mangé l'Inde pleine de saveurs et de piquants comme on croque dans un citron. Nous avons respiré à plein poumons les coutumes et les rituels fascinants de l'hindouisme. L'Inde nous a marqué par sa dignité dans l'agitation, le bruit et la pauvreté. Nous n'étions pas préparé tous les deux à un tel déchainement d'émotions et nous avons pleuré devant la beauté de certains paysages ou de certaines scènes qui s'offraient à nous.

Aussi emplis que vidés par l'expérience indienne, nous poursuivons notre route vers la Birmanie où devons retrouver la mère et le beau père de Fanny pour 15 jours.

Retrouvez le bilan financier de ces 63 jours en Inde : ICI