Nous arrivons à Kampong Cham en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! Nous n’avons plus l’habitude des trajets de moins de trois heures… Après quelques petits contretemps pour rejoindre notre Phalla Riverside Guest House, nous découvrons un endroit charmant. C’est une maison dans un quartier rural à l’extérieur de la ville. Sous notre balcon, il y a trois vaches et un veau, des poules et un immense potager. En face, il y a le Mékong d’un vert gris qui coule lentement pendant que les herbes s’agitent dans le vent. Pas de bruit de ville ici, il y a juste les habitants ravis de nous voir. Le propriétaire est adorable. Il l’est même trop car nous ne savons plus trop si nous sommes invités ou clients et avons du mal à démêler ce qui est offert de ce qui est facturé…

Nous commençons par louer un scooter pour vingt-quatre heure pour découvrir les temples les plus éloignés de la ville. Nous nous rendons au marché de la ville pour un petit déjeuner. Nous retrouvons enfin ce que j’adore manger le matin : du riz avec des tranches de porc caramélisées dans la sauce soja sucrée. Pour moi qui ais de plus en plus de mal à manger saler le matin, c’est le plat idéal. Même si François lui, mangerait n’importe quoi à n’importe quelle heure. J’ai arrêté de prendre des photos dans les marchés, car même s’ils sont fascinants pour François comme pour moi, nous avons peur que ce soit un peu trop redondant ! Nous voilà donc sur notre scooter pour rejoindre les collines sacrées de Phnom Pros et Phnom Srei. Honnêtement, ces temples sont très beaux, très bien placés … mais nous avons désormais des exigences trop élevées en la matière pour nous satisfaire pleinement de ces deux-là. Nous ne nous y attardons pas et rejoignons le Wat Nakor. Celui-là est vraiment singulier. Il s’agit encore une fois de ruines préangkoriennes, mais des temples modernes ont été bâti dans l’enceinte des anciens. C’est un savant mélange entre pierres usées par les âges et couleurs chatoyantes. Il valait le détour. C’est maintenant l’heure du repas de midi et il est déjà quatorze heure. Ce qu’il faut savoir en Asie c’est qu’il est toujours compliqué de trouver à manger entre midi et deux. Il semblerait que les gens mangent jusqu’à tard dans la matinée, puis reprennent les hostilités vers quinze ou seize heure. Pour nous, c’est toujours un vrai casse-tête. Alors nous farfouillons pour dégoter un petit restaurant et personne ne parle anglais. Nous arrivons finalement à commande de quoi se mettre sous la dent … enfin ! Nous faisons aussi face à une crise majeure durant notre voyage : la saison des fruits est en train de prendre fin. En à peine une semaine, les étals de mangues se font rares, les fruits du dragon sont chétifs et les ananas fibreux et sans goût.

Le lendemain s’avère beaucoup plus sportif. Nous louons un vélo chacun pour aller visiter l’île de Koh Pen. Nous passons par le marché pour le petit déjeuner, prenons un café, achetons trois litre d’eau et enfourchons nos destriers pour une grande escapade. L’aventure commence par le fameux Bambou Bridge ! Pendant la saison sèche, l’île est toute proche et est reliée à la terre ferme par un long pont de bambou. Chaque année, la mousson emporte une partie de l’édifice et chaque année, le pont est reconstruit. La sensation de rouler sur un bon en bambou où se croisent des motos et même quelques voitures n’est vraiment pas rassurant et nous sommes soulagés d’arriver de l’autre côté. C’est alors que débute notre découverte de l’île. C’est un endroit magnifique. Il y a essentiellement des rizières et des cultures. Nous croisons des centaines de vaches qui broutent en liberté ou presque et pleins de poney qui servent au transport de matériaux. Toutes les habitations sont concentrées le long des chemins où nous roulons. Nous parcourons des kilomètres sans même sans rendre compte tant nous sommes plongés dans les paysages, les détails et tous ces gens qui nous regardent passer. Les enfants se précipitent pour nous crier « HELLO ! » et les parents nous regardent avec amusements. Nous avons récolté bien des sourires pendant cette excursion et nous en avons donnés autant. Encore une fois, il est difficile de décrire ce que nous ressentons dans ces moments. Une profonde humilité nous gagne et nous sommes souvent envahit de multitudes de questions sur notre légitimité d’être là à arpenter leur île en regardant leur mode de vie comme on regarde dans un musée. Pourtant, nous éprouvons aussi une joie immense, irrépressible d’être accueillis d’être-humain à être-humain, avec chaleur et simplicité. Nous sommes soulagés de trouver des endroits où l’on discute simplement par curiosité de l’autre et où les rires sont le principal langage.

Plutôt que de m’arrêter tous les cents mètres en essayant de prendre des photos qui n’arriveraient pas à refléter le quart de cette expérience, nous avons décidé de la filmer. Nous avons donc peu de photos, mais ce peti montage vidéo !