Golden Jocke :

Ce matin, nous nous levons à 4h45 pour un lever de soleil sur l'incontournable Golden Rock. Nous avons tous plus ou moins mal dormi, la palme revenant à Claude pour sa magnifique nuit blanche ! Tout d'abord, l'hôtel le moins cher que nous avons déniché est une vraie catastrophe. Sea Sar Guest House est évidement le seul budget abordable de la ville mais il ne faut pas s'attendre à des merveilles. Pour 30$ la nuit à deux, nous dormons dans une chambre à l'atmosphère étouffante avec des sanitaires aux odeurs fétides et une climatisation plus bruyante qu'efficace. Pour courroner le tout, les moines du monastère voisin se relaient H24 pour prier dans un micro qui diffuse dans toute la ville. Inutile de vous dire que la nuit a été longue.
Mais nous sommes là, à six heures du matin, à s'entasser dans les camions qui montent par centaines au pied du rocher. L'ascension est folklorique ! Nous sommes au moins quarantes dans la benne, assis sur des bancs en fer, à balotter dans tous les sens. Tout ce remue ménage pour un gros cailloux doré en équilibre au sommet de la colline. Certes, le paysage est magnifique et le rocher scintille de mille feux ; mais nous nous atendions à un gigantesque bloc sorti tout droit d'un rêve... Nous ne sommes tout de même pas déçus car c'est une belle escapade ! Le retour est encore plus fou. Nous sommes tout aussi tassés mais le camion roule à tombeau ouvert dans les virages. Dans un mélange d'amusement et de terreur, nous dévalons la montagne en vingt minutes à peine.

En route mauvaise troupe :

Nous faisons nos sacs, prenons une petite douche et la route nous attend pour Taungoon, étape nécessaire entre Kinpun et le Lac Inle. Dans la lumière de fin d'après-midi, le chauffeur s'arrête pour acheter un peu de bétel. Tout près de la voiture, un attelage de boeufs tente avec peine de sortir d'un champ immergé. Le chauffeur en a pour quelques minutes alors j'attrape mes tongues et me lance à la poursuite du paysan et de son attelage. Sûrement intrigué par l'interrêt que je lui porte, il finit par s'arrêter pour que je le rattrape. Dans une sublime lumière, je le prends en photo avec ses bêtes. Il est jeune et fier comme un bartabas ! Je suis totalement euphorique de cette rencontre inattendue. Je lui montre la photo puis il repart dans la campagne avec un grand sourire ... La journée se termine magnifiquement.

Cerise sur le gateau, le chauffeur a déjà reservé deux chambres dans un hôtel sublime aux chambres somptueuses ... pour le même prix que le précédent ! Nous comprenons plus tard que le propriétaire est un collectionneur de coq. Ils sont par dixaines à déhambuler dans le jardin. C'est donc après une nuit agitée par les moustiques et écourtée par le chant des coqs que nous prenons la route pour le Lac Inle.

C'est une terriblement longue journée de voiture : sept heures de route au total. Mais encore une fois, le chauffeur prend la peine de s'arrêter pour nous laisser prendre quelques photos, ce qui rend le trajet plus confortable psycologiquement !