La reprise de l’aventure est violente. Un bus nous emmène à la gare de Bangkok, de là nous prendrons un train pour Lopburi. Je retiens une leçon essentielle et particulièrement cuisante : ne jamais mettre de débardeur lorsqu’on porte un sac de 13kg. Arrivée à 9h40 à la gare, nous plongeons dans le train de 9h25 : Normal ! A ce stade, nous sommes déjà totalement trempés et épuisés. Le train ballotte tellement qu’il nous est impossible de fermer l’œil. Il faut dire que nous nous sommes honteusement bien habitué au luxe. Nous n’avons vraiment pas eu les bonnes places dans le wagon, il n’y a pas un souffle d’air dans le bout du compartiment. C’était l’immersion en 3ème classe pour une reprise efficace des hostilités !

Notre hôtel est à six kilomètres du centre historique mais un mini bus nous y conduit en même pas quinze minutes. Heureusement que nous avons réservé à l’avance sur internet car personne dans le personnel ne parle un mot d’anglais ! Mais à Ratchaphruek Resort Hotel, la chambre est immense, impeccable et climatisé. Nous prenons une douche et filons chercher de quoi nous nourrir. En face, nous avons un grand centre commercial. Nous allons acheter de quoi petit déjeuner pour deux jours et nous mangeons dans une sorte de Flunch à la thaïlandaise. Ça fait partie de la découverte. Nous observons les thaïlandais qui passent leur journée entière à manger ! Ils ont aussi comme habitude de venir se réfugier en famille dans les centres commerciaux pour fuir la chaleur.
Nous avons une journée complète pour découvrir Lopburi. Le centre historique est dans un périmètre assez réduit, nous avons donc peu à marcher et cela vaut mieux étant donné la chaleur. Ici, il fait 40°C au bas mot mais heureusement le taux d’humidité est bien plus faible qu’à Bangkok. Nous descendons du minibus et tombons nez à nez avec une caravane de danseurs déchainés derrière des musiciens embarqués sur un pick-up ! Tous dansent comme si nous étions un soir de nouvel en France alors qu’il est juste 8h30… Des moines passent vêtus d’habits de cérémonie, nous en déduisons qu’il s’agit en plus d’un évènement religieux !
Dans le centre de la ville, il y a des singes absolument partout. Les autorités n’ont rien trouvé de mieux que de les nourrir pour éviter qu’ils n’agressent les touristes. Résultat, ils pullulent ! Les premières ruines de Prang Sam Yot sont complètement envahies. Il y en a sur les statues du bouddha, dans les recoins ombragés et surtout derrière les touristes. Un petit courageux essai même de me monter dessus. J’ai beau le repousser en montant la main, il grogne et me suit ! Il faudra la conviction et la taille de François pour l’éloigner de ma jambe. Nous traversons ensuite un marché local avant d’atteindre les ruines Ban Wichayen. C’est un palais construit par le roi Narai pour accueillir les ambassadeurs étrangers. Tout est extrêmement soigné ici. Il n’y a pas de déchets et les pelouses sont impeccables, c’est un plaisir de faire la visite. Malheureusement chaque site implique un billet d’entrée relativement cher. Nous sautons donc un grand musée pour continuer vers le temple Sao Thong Thong et enfin le magnifique Wat Phra Si Ratana Mahathat. Il s’agissait du plus grand monastère de la ville. Les ruines, magnifiquement rénovées, nous laissent admiratifs. Nous y passons quelques temps, assis dans la pelouse sous un frangipanier.
Les visites sont finies et nous prenons un café et un granita dans un 7-Eleven. Cette franchise japonaise de superettes est présente partout dans les villes, jusqu’à plusieurs par rue. C’est très pratique surtout pour s’approvisionner en eau que nous consommons jusqu’à 2 à 3 litres par jour et par personne. Après avoir siroté nos boissons et refait le monde sur un trottoir, nous avalons un morceau et regagnons l’hôtel. Nous adorons ces petits minibus même s’il s’agit plus d’une benne de 4x4 aménagée que d’un réel véhicule de transport en commun. Nous commençons même à prendre goût à cette Thaïlande, excentrique et survoltée.