La route pour Luang Prabang est magnifique. Nous passons des montagnes, des grandes vallées verdoyantes, traversons de la forêt dense en montant jusqu’à 1600m d’altitude. L’arrivée à Luang Prabang se fait dans la brume. Nous farfouillons hors des conseils du Lonely Planet pour trouver une chambre pas chère et nous tombons sur une pépite : Sokmexay Guest House. La petite chambre en bois, donnant sur une salle commune, est climatisée et très confortable malgré les détails techniques comme le débit de la douche ou l’absence de fenêtre. Dès le premier soir, nous nous rendons au Night Market et je dois me faire violence pour ne rien acheter. Comme nous sommes de retour à Luang Prabang avant de quitter le Laos, nous ferons nos achats à ce moment-là. Au marché de nuit, nous trouvons un stand alimentaire où il suffit de payer un euro pour rempli autant que possible une assiette avec le buffet mis à disposition. C’est une aubaine pour François qui doit constamment remplir un gros estomac ! Ce n’est pas excellent mais ça fait très bien l’affaire.

Le lendemain nous démarrons à sept heure pour une visite à pied de la ville. Nous commençons par traverser le marché du matin qui regorge de fruits et légumes puis nous rejoignons les petits boui-boui pour un petit déjeuner. La mousson s’est désormais installée confortablement et il pleuviote sans interruption, nous forçant à investir dans un parapluie ! Pendant notre ballade, nous traversons le Vat Phramahathat qui est décoré de belles peintures dorées sur un fond noir. Nous nous rendons ensuite au Phousi Stupa. C’est un monument au sommet d’une colline qui domine la ville. Malgré le mauvais temps, nous y avons une vue sublime sur Luang Prabang et sur le Mékong. Nous redescendons sur le Vat Souvannakhiri où un moine nous aborde et nous tape la discute. Nous suivons ensuite les berges du Mékong. L’eau n’est pas franchement belle car elle est chargée de terre à cause de la pluie mais les maisons locales d’un côté et le style architectural des maisons plus aisées est magnifique. Comme nous sommes un peu lassé des temples et qu’en plus, ils sont tous payant, nous nous contenterons d’un regard depuis l’entrée pour le Musée National et le Wat Xieng Thong. Il pleut, il pleut bergère ! Mais on ne se démonte pas et après un bon repas sur la place centrale, nous nous réfugions dans la chambre pour regarder des films !

C’est le dernier jour que l’aventure à Luang Prabang se gâte. Tout commence magnifiquement car à sept heure, j’ai un skype avec ma grande sœur Coline qui est au mariage de mon Papa. Assise devant l’entrée de l’hôtel pour ne pas réveiller les autres voyageurs, je peux faire un coucou à ma famille et vraiment ça n’a pas de prix ! Malheureusement, la pluie continue de tomber, nous empêchant d’aller assister à Tak Bat, l’aumône matinale des moines. Après le skype, nous partons petit déjeuner et déjà, j’ai un peu mal au ventre. En revenant à l’hôtel, nous pouvons officialiser la nouvelle : j’ai la tourista. Nous avions prévu d’aller voir le Centre de Sauvetage des Ours, situé à une trentaine de kilomètres d’ici mais vu mon état et le prix des locations de scooter, nous reportons l’expédition à notre prochain passage à Luang Prabang, dans dix jours. Ce n’est qu’après le repas de midi, lorsqu’un client nous demande si nous n’avons pas vu ses chaussures de randonnées, que je découvre que les miennes ne sont plus à l’accueil. Nous aurions évidement dû être plus prudent car la réception est ouverte sur la rue, mais contre le bureau des propriétaires… nous n’aurions jamais pensé que quelqu’un oserait. De toute façon les gérants ne comprennent pas un mot d’anglais, alors j’ai beau leur dire que mes chaussures ont disparu et qu’il faudrait qu’ils pensent à avertir les clients de ne pas laisser des chaussures de valeur, ils me regardent avec des grands yeux d’incompréhension. Bref, nous voilà parti en ville pour trouver une solution de secours car demain nous partons dans les montagnes et ce n’est certainement pas dans les villages reculés que nous allons trouver de quoi me chausser ! Nous sommes d’une efficacité remarquable et nous tombons sur un magasin qui justement à quelques articles de randonnées. Nous finissons par dénicher une bonne paire de sandales de marche, ce sera parfait pour continuer le voyage.


Après ces deux jours, le Luang Prabang de rêve que les guides décrivent ne nous paraît pas si fabuleux mais avec la maladie, la pluie et le vol, il est facile de voir que nous ne sommes plus objectifs. Nous lui laisserons une nouvelle chance en revenant plus tard…