Un bus sur-climatisé nous redescend de notre fraiche montagne vers la mer et la chaleur. La région de Mui Ne est spécialisée dans la culture de fruits du dragon. De la fenêtre du bus, c’est des hectares de champ que je vois défiler. Nous arrivons dans un hôtel au-delà de toute nos attentes. Nous avons réservé une chambre au Hill Budget Hotel mais nous sommes surclassés à notre arrivée dans le Hill Villa Hotel, de la même chaine, dans une chambre de luxe avec piscine à disposition. Pour vous remettre dans le contexte, nous n’avons pas envie de rentrer en France, nous ne sommes pas non plus déprimés, mais nous sommes découragés, démotivés. Trop de chaleur, trop de touriste et un manque cruel d’authenticité ces derniers jours nous on fait nous replier sur nous-même. La rue de notre hôtel est pleine de petits restaurant locaux et pas chère, mais dès que nous nous aventurons plus loin, c’est touriste-land. Nous ne restons que 24h ici, alors nous optons pour la solution douloureuse de repli : piscine, chambre, restau, chambre, piscine, restau … Le premier soir, en attendant d’être servi, nous assistons en un éclair à une scène magnifique qui nous enthousiasme pour quelques minutes. Une majestueuse chouette effraie attrape une bestiole dans la rue qui longe le restaurant et s’envole, à hauteur d’homme, en passant juste devant nous. Pendant quelques secondes, elle est incroyablement proche et nous distinguons toute la beauté de l’animal. C’est un moment qui embellira considérablement notre séjour à Mui Ne.

Pour notre journée complète à Mui Ne, je commence par une matinée dans la piscine. Vu la chaleur, je suis comme une enfant qui joue. Je me baigne, ressort un peu, regarde des conférences sur mon portable, appelle François, nous nous re-baignons, sortons un peu …etc. A l’heure de manger, nous allons nous sécher et je découvre l’ampleur du désastre. Mon corps de voyageuse n’a pas enfilé de maillot de bain plus de 2 ou 3 jours en quatre mois. Je suis littéralement brûlée, rouge vif, de la nuque aux chevilles. François vide le reste de Biafine dans mon dos mais le coup de soleil est bien là, et il s’intensifie d’heures en heures. Nous partons donc à la recherche de la solution la plus efficace à portée de main dont la matière première est même produite dans la région : du gel d’aleo vera ! A priori, cette plante aurait des propriétés cicatrisantes et apaisante hors du commun, et c’est vrai que le gel frôle le miracle ! J’espère que ça passera rapidement. Mis à part quelques rougeurs sur les cuisses de François à Chiang Mai, c’est le premier gros coup de soleil du voyage…que ça me serve de leçon !