Le Vietnam est étonnement différent de ce que nous avons vu. Une grande partie de cette différence vient de son histoire, complexe et douloureuse. Le patrimoine architectural est quasiment inexistant, tant le pays a été bombardé pendant la guerre et la population est à 80% athée. L’organisation de l’urbanisation y est très amusante. Les villes sont essentiellement constituées de maisons pas plus large qu’un garage et s’élevant sur de nombreux étages : un maximum de surface habitable sur un minimum de terrain. Nous en avons particulièrement vu l’exemple à Dalat. C’est aussi le pays où nous avons vu le plus de motos ! Rien à voir avec l’Inde ou avec la Thaïlande. Au Vietnam, c’est une marée de scooters qui attendent à chaque feu rouge. Ils se garent partout, roulent en sens interdit, sur les trottoirs et se rangent même le soir dans les salons et les boutiques ! Les gens sont tellement plus gentils que ce à quoi nous nous attendions. Loin des Thaïlandais, ils ne sourient pas juste pour faire plaisir et il faut savoir les amadouer mais nous avons eu des échanges au-delà des mots, très chaleureux et humains. Nous avons tellement aimé l’accueil réservé par notre premier boui-boui à Ho Chi Minh. Il y a deux jours encore, nous achetions une noix de coco à une dame au commerce terriblement rudimentaire, lorsque sa fille de 3 ou 4 ans s’est jetée sur moi pour me serrer dans ses bras. Elle m’a tendu le téléphone portable de sa mère, François a fait semblant d’appeler et la gamine s’est mise à rire. En quelques instants, l’échange est devenu léger, plein de bonheur et de sourires. Mais nous avons une désagréable impression de n’avoir fait que survoler un fabuleux pays et surtout de nous être trompé de destination entre le Sud et le Nord. Le billet d’avion étant pris, nous avons rayonné autour de Ho Chi Minh tandis que les joyaux du Vietnam se cachent dans le Nord, ses baies, ses montagnes et ses habitants encore plus chaleureux qu’ici où le tourisme soviétique altère nettement le paysage.

« Le tourisme est l'industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux, dans des endroits qui seraient mieux sans eux. »
- Jean Mistler -

Nous sommes incontestablement des touristes, et comme certains touristes, nous cherchons inlassablement des lieux où il n’y en pas. Difficile de s’y retrouver dans ce paradoxe incessant. Que faire alors, puisque chaque endroit n’est plus qu’une ligne à cocher en disant « vu » et que chaque vestige est noyé sous les foules et les flashs. Jusqu’à présent, nous avons voyagé partout en contre saison mais ici au Vietnam, nous sommes en plein dedans. Le meilleur mois d’après les guides pour le visiter. Nous n’allons pas vous dire que nous n’avons pas aimé ce pays, nous n’en avons vu qu’un aperçu, et vraiment pas le meilleur. Nous avons renoncé et nous avons errés en essayant de nous en mettre pleins la vue mais après l’Inde, c’est la claque inverse. Trop paisible, trop plat, et trop difficile de sortir des sentiers battus. Nous avons suivi le flux de touristes et aujourd’hui nous en avons ras-le-bol. Et même si nous avons parfois apprécié la plage et rendu jaloux certains, nous ne sommes pas partis en voyage pour ça et cette étape remet en question une certaine manière de voyager. Nous voulons rencontrer un pays et sa culture par plus d’immersion et éviter au possible les lieux où la vie locale tourne uniquement autour du tourisme. Nous allons maintenant visiter le Cambodge et le Laos en pleine mousson, donc la question ne se posera pas outre mesure. Nous envisageons aussi, pour la Malaisie par exemple, de faire du Wwoofing pour aborder le pays sous un autre angle.

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