Nous roulons jusqu'à Mandalay en faisant une escale à Monywa où nous découvrons un bouddha couché et un bouddha debout l'un à côté de l'autre ! Décidément, nous en aurons vu et nous éprouvons un début de lassitude. Difficile de s'imbiber d'un pays en voyageant avec chauffeur alors nous nous déplaçons de temple en temple et parfois les journées sont longues. Le temple Thanboddhai nous étonne un peu plus ! Il est totalement surchargé de formes et de couleurs. François n'aime pas ce style mais nous reconnaissons qu'il s'agit d'un lieu vraiment original. Avec Claude et Maman, nous nous amusons à imaginer combien peut-il y avoir de représentation de bouddha dans ce temple ! C'est colossal car le moindre recoin cache une statuette.
Nous reprenons la route et visitons au passage une pagode très singulière : Kaung Hmu Daw. Elle est comparée à un sein dans les guides. Nous nous imaginons plutôt une pagode obèse ! Mandalay est chère et nous passons une partie de la soirée à trouver un hôtel raisonnable : Nature Hotel.  

Nous consacrerons une journée entière à la visite de Mandalay. Un début de journée à la pagode Mahamuni nous permet d'assister une fois de plus à une cérémonie pour les moines novices. Nous apprenons grâce à Zaw, notre chauffeur, que les enfants qui reçoivent une formation de moine ne restent au monastère que quelques jours à un mois. C'est bien plus "soft" que ce que nous avions imaginé. Les costumes sont sublimes et la lumière est encore apprivoisable à cette heure de la journée.

Nous passons par le quartier des tailleurs de marbre avant de rejoindre le monastère de Barkaya pour le repas journalier des moines. C'est une sensation très étrange que d'assister au rituel. Nous nous étions un peu imaginé un temple reculé où nous aurions eu le privilège de contempler en silence. Il ne s'agit pas exactement de l'ambiance attendue. D'autres touristes sont là, beaucoup d'autres. Des thaïlandais, des chinois, quelques occidentaux s'attroupent frénétiquement autour des moines qui affluent pour se rendre à la cantine. Ils restent sobres et calmes en défilant parmi des gens qui les regardent comme des bêtes de foires. Curieuse de présenter la scène avec un œil différent, je m'éloigne et me mets à photographier les touristes. Les photographies sont à la hauteur de mon sentiment.

Après le repas, nous nous dirigeons vers le pont U Bein. Il aurait été plus spectaculaire de le voir au coucher du soleil, mais nous sommes tout de même satisfait. Il s'agit du plus long pont en Teck du monde : un kilomètre deux cent de long !
Malgré la chaleur écrasante, nous continuons les visites. Nous visiterons une fabrique de feuilles d'or avant de s'arrêter presque par hasard à une course de taureaux. Non, il ne s'agit pas d'une course à la cocarde mais d'une vraie course à proprement parlé : un sprint entre deux attelages ! Nous observons la mise en place des partant mais la violence du départ nous laisse stupéfait et hilares. Le conducteur de l'attelage est couché sur le chariot, d'une main il brandit un bâton dont il se sert pour faire avancer le taureau de droite et de l'autre il attrape la queue de celui de gauche pour la mordre à pleine dents ... tout en hurlant ! C'est une scène totalement délirante !  

La dernière journée au Myanmar est particulièrement bien remplie. Un aller-retour en bateau nous permet d'entrevoir les merveilles de Mingun et les vestiges de ce qui aurait dû être la plus grande pagode du monde. Entre l'invasion par les Mongols et la faille sismique sur laquelle elle repose, ce sera un chantier jamais terminé. Nous faisons tinter la deuxième plus grosse cloche du monde et admirons la pagode de Hsinbyume avant de reprendre le bateau pour Mandalay. Mais ce n'est pas fini ! Nombre de pagode nous attendent encore sur le chemin pour la colline de Mandalay. Après une après-midi éprouvante, nous nous attablons à une terrasse avec notre chauffeur Zaw. Il nous commande des encas locaux que nous prenons le risque de gouter : au diable la tourista ! Une salade de gingembre / tomate / fève / cacahuètes et un autre mélange de coriandre et de cèleri. C'est un vrai délice.


Les deux semaines en Birmanie touchent à leur fin ...

Le Myanmar est incontestablement le pays du bouddhisme poussé à son paroxysme. La course à la démonstration de foi étant sans limite, les champs de bouddhas à perte de vue et les statues de centaines de mètres sont monnaie courante. Les terres regorgent de grottes, lovées au creux des montagnes karstiques, dans lesquelles les statues de bouddhas poussent comme des champignons. Cette folie religieuse les pousse aux plus belles prouesses, du plus grand bouddha couché du monde aux stupas couverts d’or plantés au plus haut des collines. Les habitants, profitant joyeusement de leur pays qui s’ouvre au monde, sont pleins de gentillesse. Leur pudeur et leur malice, pas encore polluées par le tourisme de masse, sont leur grande richesse. Cette oasis de bienveillance regorge de trésors encore préservés dont nous avons pu entrevoir la beauté.

Nous avons encore une immense pensée chaleureuse pour Sylvie (Maman !) qui nous a offert le chauffeur pour partager ces deux magnifiques semaines ensemble.

Retrouvez le bilan financier de ces 16 jours Myanmar : ICI