Un bus de 5h doit nous emmener à 2500m d'altitude au milieu des champs de thé à perte de vue et des exploitations d'eucalyptus. Plus le chemin avance, plus le paysage se transforme et devient féerique. La montagne, écœurante de verdure, se dévoile devant nous. J'adore ce paysage. Tout est vert. Les maisons de toutes les couleurs, du vert, du vert et encore du vert. Le trajet est, par contre, affreusement dangereux ! François se liquéfie à chaque virage où notre bus se contente de prendre les lacets à toute vitesse en klaxonnant.
Nous arrivons dans une ville de montagne où il y a très peu de touristes. La ville est étonnement grouillante et bruyante, bien plus de d'autres que nous avons visité en plaine. J'adore cette effervescence mais elle ne plaît pas à tout le monde et les derniers trains de nuit ont fatigué les troupes et nettement refroidi l'atmosphère. Heureusement, l’hôtel est incroyable. Par erreur nous avons réservé un hôtel très excentré de la ville (dans le Hameau de Lovedale) mais c'est en fait une bénédiction car il est très calme et chaleureux. C'est le
Zostel Ooty et c'est une belle découverte ! Nous avons des hamacs, vue sur la vallée, et le personnel est carrément génial !

Au premier réveil, c'est Tiorfan et Smecta pour François, Charline et Moi ! Et Robin qui a probablement fait une allergie est couvert de petits boutons rouges ! Heureusement, vers 12h, nous sommes tous d'aplomb pour nous plonger dans la visite de Ooty. Nous partons à la recherche des jardins botaniques de la ville. Le Rose Garden est sublime, une collection de 4000 variétés de rosiers. Tout le jardin est en pente avec des étages. En plus de sa beauté, il nous offre une vue grandiose sur Ooty.
Nous partons manger dans un petit restaurant avant de repartir à la découverte du Botanic Garden qui lui est un peu décevant. Il ressemble plus à un grand parc public dans lequel les gens viennent se détendre et pique-niquer. Après la splendeur du Rose Garden, nous faisons les difficiles !! En sortant je tombe sur un veau qui a l'air complètement perdu au milieu des voitures. Je m'approche et il se met à me téter les doigts : j'ai envie de le prendre avec moi ! Nous continuons avec le local market. C'est notre premier marché en Inde, ce genre de vrais marchés où les habitants font leur course. C'est totalement incroyable. Entre émerveillement et horreur. Entre odeur d'épices et de viandes avariées. Entre fruits et légumes abondants et déchets sous nos pieds. C'est une immersion totale et violente. Je suis complètement grisée. Nous croisons des vaches. Nous passons devant les étalages de poissons avec des odeurs nauséabondes. Les gens s'y bousculent et s'y sourient. Peu de gens connaissent l'anglais. Nous y achetons des bananes, des citrons, un ananas et des tonnes d'épices. Je n'oublierai jamais cette expérience et j'espère la renouveler dès que possible. J'aime l'Inde. C'est une évidence comme toujours. Je me retrouve dans ce bordel organisé, grouillant et coloré.
En rentrant à l’hôtel en fin d’après-midi, nous empruntons le bus local totalement bondé. Nous sommes debout, enchevêtrés les uns avec les autres dans les virages de montagne ! En discutant avec les gérants de Ooty Zostel, nous trouvons un guide pour un trek le lendemain, départ neuf heure trente. Nous le ferons avec un autre touriste américain, Bryan.


Le guide nous récupère à l’hôtel, nous passons au village acheter de quoi grignoter à midi et nous montons dans un bus local pour le départ de la balade. La randonnée est formidable et quasiment entièrement en hors-piste. Le guide connait la montagne comme sa poche. Nous apercevons un gibbon, des buffles semi-sauvages et traversons les paysages magnifiques.
Nous marcherons trois heures en tout. C'est peu ? ! Mais nous avons grimpé sévère ! En redescendant à l’arrêt de bus nous buvons un Chai (Thé épicé) dans un boui-boui : c'est le meilleur depuis le début du voyage. Nous rentrons ensuite par le même bus et faisons une nouvelle escale à Ooty pour le Local Market ! Cette fois nous sommes accompagné de Bryan qui ne semble pas du tout apprécier l’ambiance locale. Nous voyons, amusés, son visage se décomposer à la vue de certains étalages. Nous prenons donc la route du retour, par le même bus local, encore plein à craquer. Depuis le début du voyage je suis tellement enthousiaste que je ne sens pas la fatigue, et pourtant nous avons un rythme soutenu. Même mes petits dérangements gastriques ne semblent pas me ralentir ! Après une après-midi de détente, nous nous préparons à notre dernière nuit au frais dans les montagnes !