Les guides parlent d'une région magnifique délaissée par les touristes. Dans cette ville sans occidentaux, les indiens ne parle pas anglais, les chambres sont petites, les toilettes sont turques et les restaurant végétariens. Il n'y a évidement pas d'eau chaude, pas d'internet et des coupures de courant générales très régulièrement. Il n'y a que nous, dans cette petite ville, au fin fond du Bihar, à tenter de découvrir les merveilles cachées que sont les temples Jains et Bouddhistes de la région.

Un aller-retour à Nalanda nous permet de découvrir les ruines d'une ancienne université bouddhiste qui faisait à l'origine 10km par 5 et abritait plus de 10 000 étudiants. Elle a été mise à sac par l'armée musulmane au XIIème siècle et les écrits raconte qu'elle était si grande que les bibliothèques brûlèrent pendant 6 mois.

Je précise qu'ici, toutes les visites se font traditionnellement en Tonga : calèche à cheval. Malheureusement, comme dans beaucoup de pays pauvres, les équidés sont dans un état lamentable : amaigris, boiteux et battus. Nous faisons donc les visites à pieds : 6 km ! Mais cette balade nous a permis de mieux appréhender la campagne indienne. Nous y avons croisé une mère et son enfant. Scène totalement folle où le bébé s'est mis à rire en me voyant et où cette femme me l'a mis dans les bras sans crainte. Aucun mot ne nous permettait d'échanger clairement, mais nos regards sereins et nos sourires ébahit ont suffit à rendre cette instant magique.

Une fois revenus en ville, nous avons tenté de faire raccommoder des vêtements par un tailleur. Nous avons bataillé pendant 20 minutes pour arriver à se mettre d'accord sans parler la même langue. Au final, nous avons payé 70 Rps (1€) pour recouper les manches de mon panjabi, reprendre un pantalon, remettre un bouton au short de François et raccommoder ses fonds de poches trouées ! Et le jeune pharmacien d'à côté nous a même offert le Chai.

Le lendemain, je me rends à l'évidence. Il n'y a aucun tuk-tuk dans la ville, il va nous falloir payer une calèche pour visiter tous les monuments éparpillés dans la nature. Je regarde les chevaux du coin de l’œil pour trouver celui qui est en meilleur état. Je finis par mettre la main sur une jument qui ne semble n'avoir aucun problème de boiterie, elle n'est pas maigre et ne présente que quelques égratignures à un antérieur.
Nous visitons les grottes de Son Bhandar et le sanctuaire de Maniyar Math. C'est la déception totale. Il ne reste rien de ces lieux sacrés, mis à par quelques gravures et fondations. Puis nous arrivons au Vishwashanti Stupa. Nous devons prendre un petit télésiège branlant pour arriver au sommet. Le Stupa, haut de 40 m, se dresse devant nous. Dans des niches se trouvent quatre statues dorées du Buddha. Ce lieu est à la hauteur de toutes nos attentes. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons au Temple de Lakshmi et ses sources thermales puis la calèche nous dépose à l’hôtel. J'ai le cœur un peu serré car en chemin, la pauvre jument qui nous portait s'est pris quelques dérouillés. Je prends du recul pour relativiser. Son propriétaire n'est pas plus gras qu'elle, il a une famille à nourrir … et puis sur 4h de visite, la jument ne nous a pas porté plus de 2h.
Nous retournons, avant d'aller nous doucher, au centre ville pour un dernier Chai à Radjir. Le soleil commence à décliner et tous les hommes assis autour de l’échoppe tentent de nous parler, ils sont très curieux ! Nous ne comprenons rien et c'est à coup de sourires gênés et de regards que nous conversons. Un dernier coup d'oeil au petit temple derrière nous sur lequel niche des dizaines de perroquet et c'est parti pour l'hôtel.