Après notre petit bateau pour quitter les îles Togians, nous avons d’abord atterri à Ampana. Cette bourgade sans queue ni tête n’a rien d’attrayant, elle est simplement le carrefour pour tous les transports entre le pays Toraja et les îles. Nous trouvons rapidement une compagnie de voiture, mais il n’y a pas un touriste pour partager le prix du véhicule. Nous décidons d’attendre l’arrivée de nouvelles personnes afin de diminuer le cout du trajet. Nous avons le temps de manger, de rencontrer un belge qui nous renseigne encore sur notre destination et finalement le chauffeur revient vers nous pour nous proposer un prix revu à la baisse. Nous sommes vraiment en position de force, alors nous refusons gentiment en expliquant que nous voulons trouver des touristes pour partager. Au bout de deux heures d’attente, le chauffeur nous propose un prix décent et nous embarquons pour les cinq heures de routes qui nous séparent de Tentena. Comme partout au Sulawesi, la route est chaotique, pleine de virage et de nids de poule, avec son lot de travaux et sa dose de pluie tropicale !
Nous arrivons enfin à notre Victory Hôtel, où nous trouvons une chambre petite mais très agréable, dans un beau jardin intérieur, et la patronne est tout simplement adorable. Nous sortons manger un morceau et nous nous couchons tôt, car le réveil a sonné à quatre heure et demi ce matin.

Au réveil, nous avons un léger désaccord sur la manière de passer la journée. Je finis donc par partir seule à pied pour le marché local. Je suis saluée par tous les habitants qui me crient « Hello Mister !! » dans un anglais très approximatif comme vous pouvez le voir. Je suis ensuite emmené à motos par un vieux monsieur, qui me fait faire le tour du marché et qui me ramène ensuite à l’hôtel pour un misérable petit billet. Au final, c’est un marché plein de stands mais totalement désert niveau client, qui abrite des étalages de viandes de poulet, de porc et de chien !
De retour à l’hôtel, je convaincs François d’aller faire un petit tour de la ville. Nous marchons d’abord jusqu’à un petit ponton en bois duquel nous avons une superbe vue sur le lac. Nous y restons un moment puis allons au centre-ville en espérant retirer un peu d’argent. Les distributeurs sont soit vides, soit ne lisent pas notre carte ! Nous repartons bredouilles, faisons un petit détour vers un pont couvert qui traverse la rivière. Nous y avons aussi une très belle vue sur les pièges à anguilles typiques de la région ! Nous y rencontrons un belge, qui nous tient la jambe pendant au moins une heure, et grâce auquel nous réalisons qu’il n’y a que des bus de nuit pour notre prochaine étape et que nous devons donc partir dès ce soir.
Branle-bat-de-combat, nous retournons à l’hôtel, réservons le trajet, faisons nos sacs et attendons quinze heure que le responsable vienne nous chercher pour nous déposer au bon bus.
Lorsqu’en fin de journée, nous apercevons le bus dans lequel nous allons passer les douze prochaines heures, nous nous liquéfions. Petit, rempli de bagages jusqu’à la glotte et sans climatisation ! C’est parti pour l’aventure. C’est un bus local, il fait donc beaucoup d’arrêt pour prendre des gens ou déposer des colis. C’est toute une aventure d’être témoin de cette activité ! Pour couronner le tout, la route n’en est pas une, tout juste un bon chemin à travers les montagnes, durant lequel nous croyons frôler la mort plusieurs fois. Lorsque nous arrivons enfin, épuisée, le corps douloureux, la montre nous indique que nous n’avons pas passé douze mais seize heures dans le bus infernal !