Nous ne grimperons pas le Merapi, alors nous sommes en avance sur le programme et les billets de train et d’avion sont déjà réservés. Chloé et Romain remontent doucement la pente de leur dengue, quant à nous, nous retrouvons peu à peu nos estomacs ! Nous avons décidé de faire une journée hôtel pour remonter le moral des troupes. Il faut dire que ce n’est pas n’importe quel hôtel, nous avons une piscine. Nous commencerons donc par une douloureuse matinée de baignade ! L’après-midi étant pluvieuse, nous avons regardé des films, bu du thé et refait le monde … finissant l’après-midi par une bière.

Nous essayons de nous ressaisir pour ce dernier jour à Yogyakarta. Nous louons deux scooter et repartons à l’aventure. Un premier arrêt au marché aux oiseaux « Pasar Pasty » nous met une bonne claque. C’est le plus grand marché aux oiseaux de Java et nous sommes dimanche matin, le jour le plus animé de la semaine. Comme partout en Asie, il y a au moins cent ans de décalage quant à la condition animale, aux respect de la faune et des espèces protégés. Nous découvrons à chaque pas des espèces d’oiseaux différentes dont au moins quatre-vingt pour cent ont été prélevés dans la nature, à Java, Sumatra et aussi en Thaïlande. Ils s’agitent dans des petites cages, certains ont les plumes déchiquetés. Plus nous nous enfonçons dans le marché, plus la scène est absurde. Le dégout se mêle à l’amusement lorsque nous tombons sur des caisses de poussins teint de toutes les couleurs, mais très vite nos sourires s’estompent. Des perroquets, des chouettes effraies et puis des chats de races, des chiots, des singes, des serpents …. Tout est bon pour faire valoir sa classe sociale : plus l’animal est rare et protégé, plus l’acquéreur en est fier. Il y a aussi des civettes asiatiques, qui servent à la conception du café le plus cher du monde : le café luwak. Les grains de cafés doivent être digérés par ces civettes avant d’être lavés et torréfiés. Malheureusement, le temps est révolu où les agriculteurs cherchaient patiemment les excréments de ces petites bêtes sauvages pour en extraire les grains. Elles sont maintenant capturées, élevées et nourries exclusivement de baies de café pour que les excréments retombent bien sagement dans des bassines sous les cages… Ce marché est typiquement local, reflet de la culture des concours de chants d’oiseaux propre à l’Indonésie. Mais à nos yeux, c’est un vaste carnage où l’on bafoue la nature une fois de plus en Asie du Sud Est.
Nous fuyons cet endroit pour filer dans un grand centre commercial dans l’espoir de trouver quelques denrées rares, à savoir : de la crème solaire, une prise adaptateur et des élastiques. Nous trouvons notre bonheur, non sans avoir fait une pause-café puis mangeons un morceau. Alors que nous nous apprêtons à reprendre la route pour les temples hindous et peut-être le point de vue sur le volcan, la pluie se met à tomber à verse. Nous attendons une accalmie pour prendre le scooter et rentrer. Il semblerait que Yogya ne nous laisse que des matinées pour vaquer à nos occupations ! Nous rentrons désappointés et nous nous consolons sous la pluie avec la piscine.
Un peu avant dix-neuf heure, nous sortons fêter dignement notre dernière soirée avec Chloé et Romain. Quelques bières, un restau correct et beaucoup de bavardages plus tard, il nous faut rentrer préparer nos sacs et dormir un peu avant le réveil qui sonne à cinq heure. Nous prenons le train à l’aube pour Surabaya, point de départ du vol pour la magnifique île du Sulawesi. L’aventure continue …